Le périmètre des salons
Extrait de « Organiser c’est un métier » Le Vade-mecum de l’organisateur de salons Volume 1 – Chapitre 2 – Section 3 Savoir où vous en êtes dans la lecture du cours ? Revenez au sommaire ICI |
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1.2.2 – Les différents types de salons
1.2.3.1 : Du salon généraliste au salon de niche.
Les salons, de quelque type qu’ils soient, se définissent également par leur périmètre, du plus large au plus restreint : Du salon généraliste au salon de niche.
C’est dans la nomenclature que se définit ce périmètre qui se resserre en entonnoir, d’un thème élargi à un sujet très spécialisé.
D’une manière générale, les grands salons généralistes ont tendance à disparaître, précisément par manque de spécialisation. Les visiteurs, à la recherche d’une information, d’un service ou d’un produit ciblé, auront tendance à visiter un salon ciblé où ils perdront moins de temps à chercher et à s’informer.
On se retrouve dans le même schéma de marché que dans le commerce : Si vous recherchez un large choix, un conseil de professionnel, un produit technique, vous le trouverez plus facilement dans un commerce spécialisé que dans une grande surface.
Le SICOB (Salon des Industries et du Commerce du Bureau) était autrefois un des symboles des grands salons généralistes sur l’univers du bureau, tout comme fut le salon des Arts Ménagers au début du siècle.
Le SICOB avait une nomenclature des plus larges car elle couvrait tout l’univers du bureau, du mobilier à l’informatique en passant par la téléphonie, les services tertiaires de gardiennage, d’accueil, de nettoyage et de services généraux.
Pour ne prendre que cet exemple, les services aux entreprises sont aujourd’hui regroupés dans un salon comme le PROSEG, le salon professionnel des services généraux et le SISEG son double consacré aux achats.
D’une manière générale, chacun des segments du SICOB a été récupéré par un salon de niche, voire de micro niche.
Outre la sectorisation, il faut évoquer la notion de spécialisation, de plus en plus pointue au rétrécissement de la niche.
Concernant l’équipement du bureau, par exemple, du temps du SICOB, les connaissances et la technicité nécessaires pour la vente de photocopieurs n’était pas très spécialisées.
Aujourd’hui, les photocopieurs ont acquis un niveau de performances donc de complexité élevé, compte tenu des solutions nouvelles qu’ils proposent et grâce aux logiciels qu’ils embarquent.
Le niveau de compétences a déjà fait un bond considérable.
Mieux, les machines les plus évoluées intègrent aussi des scanners d’une puissance et d’une capacité inédite : Ils sont capables de numériser des bibliothèques entières.
On a bien compris qu’à ce stade on avait bien dépassé les compétences basiques de l’environnement bureautique pour rentrer dans des domaines complexes de la gestion de documents (GEIDE), du traitement de l’information numérique, de l’archivage électronique et de l’indexation.
Tout ceci nous mène à une conclusion d’une importance capitale :
En réduisant le périmètre du salon, on augmente de manière significative sa performance.
Le salon de niche n’est donc pas un substrat de salon c’en est la quintessence !
Si on devait aujourd’hui ne prendre qu’un seul segment du SICOB, par exemple l’informatique à usage bureautique, ce serait, compte tenu de son essor, un salon généraliste.
En resserrant la nomenclature, on constate que l’univers de l’informatique pourrait être subdivisé en 3 sous-ensembles :
- Le matériel (HardWare),
- les logiciels (SoftWare)
- les contenus (ContentWare)
Chacun de ces sous-ensembles pourrait se subdiviser en sous-ensembles plus restreints, et ainsi de suite, jusqu’à la thématique de niche la plus spécialisée.
Exemple : De l’ensemble informatique au software, puis aux systèmes d’exploitation, pour en arriver à la micro-niche ultime, à celle des langages et des protocoles. Ainsi naîtront de cette opportunité de marché les salons sur le XML ou le SGML. On est au sommet de la niche.
Dans le « mind mapping » ci-dessous nous avons descendu l’arborescence verticale du salon généraliste, virtuellement du large sujet informatique jusqu’au jeu vidéo (gaming), salon de niche.
On remarquera que dans cet exemple du gaming il se retrouve en bout de l’entonnoir sur les verticales du hardware (consoles de jeu), du software (jeux vidéo), du contentware (UGC) et du réseau avec les jeux en lignes.
Comme indiqué sur ce schéma, cela peut générer aussi un salon transversal, (ou horizontal), regroupant les différentes composantes de l’univers du jeu vidéo.
1.2.3.2 : Les salons induits, salons à périmètre définis.
Afin d’être complets dans la notion de périmètre de salons, évoquons les salons induits, salons nés au sein d’une autre entité et donc dépendants ce celle-ci.
Il s’agit par exemple des salons se déroulant parallèlement à des congrès ou des évènements thématiques. Leur périmètre est pré contraint au sujet du congrès et à la nomenclature des produits et services liés au sujet de celui-ci.
Ils sont dès lors pudiquement appelés « exposition » plutôt que « salon », la chose commerciale étant considérée avec une certaine distance par les comités scientifiques.
« Cachez ce sein que je ne saurai voir »
Plus encore la charte « MedTech » régit à présent de manière drastique le financement des congrès et des intervenants.
Car, bien évidemment si des salons se créent autour des congrès, c’est pour les financer.
Les inscriptions payantes doivent être limitées afin de pouvoir accueillir un plus grand nombre.
Par voie de conséquence, les salons qui se créent dans l’environnement du congrès permettent d’abonder leur budget, donc le rayonnement de leur communauté de manière efficace. Concommitament, les sociétés ou laboratoires se donnent en exposant, une visibilité exceptionnelle sur leur coeur de cible.
Le périmètre est ainsi parfaitement défini et le ROI à son apogée.
Dans l’article suivant :
1.2.4 : Le positionnement des salons